Inégalité des sexes et crise climatique: pourquoi sont-elles inséparables?
- cle-bodin
- 30 nov. 2021
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 mars 2023
Son président au bord des larmes, des promesses en l’air, le bilan de la COP26 n’était pas rassurant pour l’avenir de notre planète. A défaut de réveiller les grandes puissances mondiales, la COP permet de mettre en lumière les problématiques actuelles et les défis que nous devrons relever à l’avenir. Notamment, les femmes se sont relevé les manches pour montrer l’importance de l’égalité des sexes dans la lutte contre la crise climatique.

Sur l’estrade, défilent des femmes venant d’Angleterre, du Malawi, du Vietnam, de Suède ou d’Indonésie. Des ministres, des cheffes d’entreprise, des agricultrices, des étudiantes... toutes ont dénoncé la place minime laissée aux femmes dans la gestion de la crise et démontré en quoi ceci était un frein vers sa résolution.
De quelles inégalités parle-t-on exactement ?
Voici quelques chiffres qui parlent d’eux-mêmes :
- 80 % des réfugiés du changement climatique dans le monde sont des femmes, selon Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants des États-Unis.
- Une femme a 14 fois plus de risque de mourir lors d’une catastrophe climatique selon l’UNDP (Programme des Nations Unies pour le développement)
- 4 millions de filles n’auront pas accès à l’éducation à cause de la crise climatique, 12 millions en 2050 si rien n’est fait, lors de la conférence organisée par le Malala Fund.
- Seulement 13% de femmes sont propriétaires des terres agricoles dans le monde
Et ces inégalités se reflètent au sein même de la COP26, puisque 74 % des intervenants des sessions plénières de la COP26 étaient... des hommes.

Pourcentage de femmes propriétaires des terres agricoles dans le monde. L’inégalité est la plus forte dans les pays Africains et d’Asie de l’Est. Source : FAO Gender and Land Rights Database.
Quel est le rapport entre inégalité des sexes et crise climatique ?
Nous le savons, la crise climatique amplifie l’ensemble des inégalités préexistantes. Et dans la guerre contre le réchauffement de la planète, les femmes sont en première ligne. Le manque d’eau et les décalages saisonniers plus fréquents font que les femmes marchent plus loin, plus longtemps, et dans des conditions plus périlleuses.
Bien souvent, elles n’ont pas d’indépendance financière et des enfants à charge ce qui réduit fortement leur mobilité. Lorsqu’une catastrophe climatique survient, les femmes sont plus durement touchées car elles périssent en plus grand nombre mais aussi car ce sont alors les premières à être retirées du système scolaire. Le mariage forcé peut alors constituer une monnaie d’échange en cas de difficultés économiques dans la famille. Sans eau, elles souffrent du manque d’hygiène et certaines filles manquent l’école lors de leurs menstruations.
Apporter aux femmes les ressources nécessaires à une vie plus saine pourrait directement impacter le climat. Selon une étude de Nature Energy, des centaines de millions de personnes n’auront toujours pas accès à des méthodes de cuisine non polluantes en 2030 (au gaz plutôt que du bois). Ceci constitue pourtant un point crucial des accords de Paris pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre.
Enfin, que ce soit dans le domaine de la finance, du transport, de l’agriculture ou de l’éducation, les femmes sont partout mais trop peu d’entre elles parviennent au niveau des prises de décisions.
Vidéo de l’UNGEI (United Nations Girls Education Initiative)
Comentarios